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Les âges de la vie bouleversés

Sciences Humaines, mai 2008

Tous les hommes sont mortels

Qui voudrait de l'immortalité sur Terre (Rousseau, l'Emile) ?
Vivre éternellement sans vieillir, c'est pourtant le voeu secrètement entretenu depuis la nuit des temps par les êtres humains. C'est pourquoi l'ordonnancement des âges de la vie a souvent un parfum de résignation. Dans toutes les mythologies, philosophies et religions, il a fallu trouver un sens, une justification à la vie et surtout à la mort.

Une vieillesse dorée ?

Il existe une représentation de la "sagesse" des anciens, mais c'est toujours la métaphore des saisons qui évoque la succession implacable des âges de la vie. Printemps = joyeuse enfance, fragiles espérances ; été = jeunesse intempérante, chaleur du sang et orage des passions ; automne = âge viril, fruits à points, judicieuses sentences et réussites [l'homme mûr contemple le ciel qui se retire et les récoltes moissonnées] ; hiver glacé de la vieillesse = chute des feuilles, neige des cheveux blancs, tout se dépouille [l'homme attend l'arrivée du prochain printemps, il s'enterre].

L'homme seul face à son destin

Avec l'arrivée de la modernité, les Lumières tentent de répondre à ce déterminisme inexorable de la nature humaine. Pour eux, la question centrale est de savoir comment conduire son propre destin, entre nature et liberté. Rousseau : l'Emile (comment grandir), le Contrat social (comment former une société d'adultes), Rêveries (comment rester humain au crépusccule de sa vie) et Confessions (roman de formation). Les ethnologues, pour leur part, mettent en évidence les rites de passage des sociétés traditionnelles.

Le grand chambardement

Mais aujourd'hui, tout cela semble voler en éclats. Des quinquagénaires à queue de cheval grisonnante qui fréquentent les concerts branchés aux côtés de préados, des seniors hyperactifs à l'assaut du Kilimandjaro face à des jeunes qui préfèrent cocooner, lézarder, se trouver... L'adolescence n'en finit pas de s'étirer. Les études se prolongent, l'entrée dans la vie active est de plus en plus tardive. La vieillesse s'allonge pour se scinder en deux périodes distinctes : le 3° âge, où l'on accumule projets et réalisations de désirs inassouvis jusqu'alors ; 4° âge sur lequel on reporte les effets délétères de la sénescence (voir le concept de déprise).
A l'ère de l'individu roi, on façonne un âge rêvé constitué de la meilleure part de toutes les périodes de la vie : innocence imaginative de l'enfant, vitalité révoltée de l'ado, autonomie responsable de l'adulte, epérience désintéressée des vieillards ; avec comme repoussoir la dépendance naïve du gamin, l'idéalisme béat de l'âge bête, le réalisme cynique de l'adulte et la décrépitude égoïste des vieillards.

Voir aussi :
La construction sociale des âges?
Changer de vie?
La déprise?

Créé par: thanh2 dernière modification: Mercredi 19 of Mai, 2010 [23:49:22 UTC] par thanh2


Des abeilles et des hommes
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